Sixte IV, pape du XVe siècle béatifié et constructeur de la chapelle Sixtine au Vatican a-t-il un rapport avec ce petit village ?
Pendant très longtemps, la Garonne fut la seule « route » commerciale entre Toulouse et Bordeaux. Le village était donc implanté principalement au plus près des berges.
C’était un relais de halage et beaucoup de mariniers vivaient au XIIIe siècle aux lieux-dits du « Double » et « Port de Bonneau ». Là se trouvaient une chapelle dédiée à Sainte-Catherine, patronne des mariniers et un château féodal habité en 1304 par le seigneur Jourdain de l’Ile.
Tout autour se dressait un hameau avec une intense activité : des mariniers, des marchands, des cordiers, des brassiers, des maçons, des charpentiers... La batellerie rythmait la vie des habitants. Un bac permettait le passage en rive droite des hommes, des bêtes et des marchandises. Il a cessé de fonctionner en 1858 après la mise en service du pont suspendu de Saint-Nicolas. L’épidémie de peste de 1631 mais surtout la fréquence et l’importance des crues ont conduit peu à peu les habitants à reculer. Et pour garder un œil sur le fleuve sans en subir les désagréments, ils ont installé leurs maisons en hauteur, le long de la première butte, les ouvertures face à la Garonne. Ce qui explique la disposition « tout en longueur » du village. La grande crue de 1875 porta un coup fatal à la batellerie et au village du « Double ». Les grands chantiers ; le canal latéral, la construction du chemin de fer, les ponts firent décliner irrémédiablement le petit port fluvial de Saint-Sixte. C’est en souvenir de cette époque que la place du village a pris le nom de « Place de la Batellerie ». L’église dite « des Mariniers », a été dédiée vers 1500 à Saint-Sixte, pape à l’origine de la chapelle Sixtine du Vatican et martyr en combattant les Turcs. Cet édifice appartenait alors à la paroisse de la Baronnie de Dunes. Des éléments du chœur remonteraient au XIIIe siècle. Le clocher actuel particulier pour la région, date de 1830.
La chapelle Sainte-Catherine, a été reconstruite à ses côtés et bénie en 1822 après avoir été détruite au « Double » une première fois par l’inondation de 1751, rebâtie au lieu-dit « Lancelabarre » puis désaffectée en 1793. En 1875,les mariniers du village offre à leur patronne un « ex voto », une superbe maquette de bateau, un côtre, classé monument historique et visible dans la nef.
L’église renferme un ex-voto en forme de maquette de navire, cotre de haute mer, témoin de l’importance de la batellerie de la Garonne au 18ème siècle.
Par arrêté en date du 30 janvier 1975 M. le Ministre des affaires Culturelles a prononcé l’inscription sur la liste des objets classés de ce bâteau ex-voto "La Bonne Aimée", en bois peint, offert en 1830 par la famille ROUCAUD, au nom des marins de la paroisse et dédié à Sainte-Catherine, patronne des mariniers.
Derrière l’église, au lieu-dit « Pourrou », une stèle rappelle des moments douloureux de la dernière guerre. Le 23 juin 1944, à cet emplacement, quatorze tziganes ont été massacrés par les nazis.